Posté par Pierre-François BERTRAND le 06 décembre 2007 dans Petites phrases dans ma tête | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Parce qu’elle craint pour ses tickets resto si jamais son rejeton, le Prince Charmant, se case avec sa gonzesse ; une méchante Reine se débarrasse de son « ex futur bru » en l’envoyant faire un tour dans notre monde réel, soit à Manhattan, où la blondasse - qui décidément n’a pas de chance puisqu’elle se prénomme Giselle - risque bien d’être un poil dépaysée…
Après une introduction en animation où DISNEY - producteur du film - se caricature allégrement jusqu’à la nausée, voilà notre jeune princesse, sorte de blonde écervelée et fleur bleue, à l’assaut de notre société, qui, vous le reconnaîtrez, n’a rien d’un conte de fées ! Mais en fait si…
Un sentiment étrange nous habite à la fin de « IL ETAIT UNE FOIS », l’impression d’avoir vu un film à la
fois bien et totalement nul, avec une histoire intéressante mais qui nous donne pourtant la nausée. Ce qui fait qu’à la fin de la projection, dépité, je n’ai pu m’empêcher de mordre rageusement le fauteuil de devant, sous le regard surpris d’une spectatrice, qui, charitable, m’a alors tendu la fin de son paquet de pop-corn… Déjà il est frappant de visionner en une semaine deux films qui ont le même ressort dramaturgique (Voir « LE CUL ENTRE DEUX MONDES »), soit le héros ou l’héroïne qui bascule soudain dans un monde totalement étranger. Après le choc du « TITANIC » et notre prise conscience qu’au regard de sa situation écologique catastrophique, la Terre n’était plus q’un vaisseau en train de sombrer ; aurions-nous renoncer pour partir vers un autre monde, désormais seule issue ?! Ce serait un tout petit peu inquiétant mais justement ne nous éloignons pas : ce qui est frappant dans ce film, c’est donc l’alternance horripilante entre l’excellent et le nullisime, le réjouissant et le consternant… Le meilleur : quand Giselle – qui visiblement ignore les Chèques Emploi Service Universel - se met en tête de faire le ménage avec tout plein d’amis animaux, c’est à dire avec ceux qu’on peut trouver dans nos zones urbaines ! Ou, couturière compulsive, lorsqu’elle ne peut d’empêcher, chaque matin, de se faire une nouvelle robe à partir du tissu trouvé dans l’appartement, quelqu'il soit! On notera aussi une formidable scène de comédie musicale dans Central Park, une sorcière (interprétée par Susan SARANDON) si réussie, donc si laide, qu’on a même du mal à la regarder, un Prince Charmant délicieusement niais, sans compter l’interprétation très convaincante de Amy ADAMS dans le rôle de cette jeune princesse au grand cœur.
En revanche le film, DISNEY oblige, se montre insupportable à bien des égards : comme ce personnage d’écureuil, pixelisé à souhait, qui durant tout le film, piaille, chouine, couine, grimace… Si bien qu’à la fin, on paierait pour qu’il meurt écrabouiller sous une benne à ordures ou qu’il se fasse disséquer en biologie par une classe de cinquième ! Il y aussi ce personnage de Morgane, enfant de six ans tellement « cut », qu’elle nous porte sur le système. Oui car j’ai oublié de vous dire que notre Giselle va rencontrer, dès son arrivée dans la Big Apple, un avocat qui vit seul avec sa mioche. Ce mec est d’ailleurs aussi expressif qu’un lavabo et on plaint la pauvre Princesse de s’enticher de cette sorte de Michel DRUCKER jeune (donc vieux !). Mais bon, c’est son problème… En parlant de problème, celui du film est énorme et on le découvre à la fin : LE SUJET N’EST PAS TRAITÉ et ne pouvait pas l’être, au regard de son producteur ! En effet, notre brave écervelée, à aucun moment du film, n’est confrontée à la réalité du 21ième siècle, soit la violence, l’égoïsme, la lutte pour la survie, etc… (J’arrête là les clichés car vous allez vomir ! ) On aurait rêvé de la voir se coltiner notre quotidien: trouver un job, faire sa bouffe, se trouver un mec sur Internet, découvrir le Cybersexe ou les joies du « travailler plus pour gagner plus » ! Mais, et c’est un crime, c’est exactement le contraire que lui offrent les scénaristes : soit un univers fadasse où tout est aseptisé et confortable, bref un univers féérique, en fait ! Car comme justement DISNEY a basé toute sa came sur le mythe du conte de fée, du Prince charmant, « ils se marient et vécurent heureux à tout jamais », etc… ; il n’a pas eu l’audace, je veux dire l’honnêteté, de traiter son sujet, au risque de mettre à mal une idéologie poussiéreuse et rétrograde.
En conclusion, et même si je suis bien obligé d’avouer que ce spectacle familial remplit grosso modo son objectif, je dirais surtout que la machine DISNEY a tout simplement laminé un formidable sujet. Mais elle s'en fout (!), d'autant que le film vient de réaliser un démarrage faramineux au box-office américain…
Posté par Pierre-François BERTRAND le 05 décembre 2007 dans La comédie de la semaine | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Posté par Pierre-François BERTRAND le 04 décembre 2007 dans La vie secrète des affiches | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
…sont les résultats de l’opération lancé jeudi 22 novembre avec MINEUR DE FOND OU LES 4 PHASES DE L'ÉCRITURE, où j’avais sollicité votre concours afin de me proposer un personnage et un accessoire à partir desquels je devrais écrire un scénario de comédie de court-métrage (5 à 10 mn).
Alors d’abord un grand merci à ceux et à celles qui ont répondu à mon appel ! Je dois avouer que j’ai aussi été très tenté par « une femme de 85 ans, mutine » et « une bague sans valeur trouvée dans une pochette surprise ».
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que je vais commencer à creuser à partir des deux éléments choisis. Bien sûr que pour ce type de choix, comme en amour, il ne s’agit pas de réfléchir mais de laisser parler son cœur ! Dans le cas du « torero », l’image s’est imposée d’elle-même : comme ce court-métrage est censé se tourner en région parisienne, dont la tradition en matière de tauromachie reste quand même assez souterraine (!), on est donc déjà, tout de suite, dans le paradoxe, l’incongru, l’étrangeté, bref déjà presque sur le terrain de la comédie ! Il était hors de question pour moi de laisser passer pareille occasion !
Pour le « vieux Libé », ce fût assez similaire : un coup de cœur. Florence ne le savait bien sûr pas mais le journal fait partie de mes obsessions, de mes lubies, qui reviennent peu ou prou dans presque tout ce que j’écris ou dans ce que j’ai réalisé dans le passé. (Il y a aussi pêle-mêle les personnages naïfs, les balais, les bébés, les billets de banque, les bonbons, etc…). Le journal est l’un de mes éléments « fétiche » et d’ailleurs pas seulement de façon inconsciente : j’adore l’objet journal, je le trouve fascinant et acheter un journal me procure un véritable bonheur. Je repense souvent à ce dialogue de « POLICE » (M. PIALAT / 1985) où le personnage du flic interprété par Depardieu, roule à l’aube dans Paris à la recherche d’un kiosque, expliquant à sa passagère : « J’ai envie de journaux… ». Je suis jaloux de ce dialogue ! J’aurais voulu l’écrire, tellement il exprime le désir charnel que ressent l’amateur d’imprimés. De plus, le fait que ce « vieux libé » soit « oublié depuis un an » semble support de surprise et d’émotions : à creuser donc…
Bon, ben y a plus qu'à... Et donc rendez-vous prochainement pour découvrir ce scénario de court-métrage. Entre-temps, vous serez donc "dans ma tête", puisque je vais réaliser cette écriture « en direct », à travers chacune des 4 étapes d’écriture. Enfin, je ne manquerai pas d'octroyer à chacune de mes deux co-auteures 10% des droits de ce court-métrage, car en m’offrant ces deux éléments clés, elles ont posé les fondations de ce futur scénario et je les en remercie !
Bon, c’est pas tout ça ! Alors je me crache dans les mains et je saisis ma pioche…
Posté par Pierre-François BERTRAND le 03 décembre 2007 dans La femme de ménage sait où ça se range | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Saint-Herblain (banlieue de Nantes), au début des années 70.
J’étais en CM1, où je continuais mon parcours d’élève médiocre (voir VIVE LES CANCRES !). Il faut dire que j’avais à l’époque une écriture franchement exécrable : les pédopsychiatres penchés sur mon cas découvrirent, stupéfaits, que je présentai l'étrange particularité de n'être ni gaucher, ni droitier ! Je n’avais donc même pas, selon l’expression populaire, « deux mains gauches », mais plutôt… pas de main du tout ! Autre souci, j’avais les pieds plats et je courais donc « en canard », d’une façon semble-t-il irrésistible, à voir mes camarades se tordre de rire lors du cours de gym. De plus, malgré tous mes efforts, j’étais à la course d’une lenteur incroyable, ce qui représente quand même un handicap grave dans une cour de récréation…
Tout ça pour dire que cet univers scolaire n’était pas exactement un terrain favorable à mon épanouissement et mes notes s’en ressentaient. Les deux matières où je prenais néanmoins un certain plaisir étaient la récitation et la rédaction, sans que mes résultat dans cette dernière, ne soient d’ailleurs prodigieux.
Et puis un jour, Monsieur BAYOR nous rendit les copies d’une rédaction. Je n’aimais pas trop cet instituteur car il avait pris comme tête de turc de la classe son propre fils, un garçon gentil, bon élève et qui avait même un an d’avance !
Pourtant, à cette minute, j’adressai un grand sourire à Monsieur BAYOR qui s’approchait de moi pour me rendre mon supposé "chef d’œuvre" : je savais en effet qu’au regard du sujet proposé, j’avais rendu un texte original (donc intéressant !). Mais bizarrement, au lieu de l’air béa d’admiration qu’il était censé présenter, je le vis s’avancer près de mon pupitre le sourcil sévère, bref avec la mine renfrognée qu’il présentait à chaque fois qu’il me rendait une copie ! Je relis dix fois ma note : 3 sur 10 ! Je me décompose, je n’arrive pas y croire : c’est un peu comme si on m’avait dit que mon club favori le F.C. NANTES allait descendre un jour en ligue 2 (SIC !) ou que les Cahiers du Cinéma organisait une rétrospective Luc BESSON… Je trouve finalement l’explication : Monsieur BAYOR s’est juste trompé de copie et m’a distribué celle d’un autre élève ! Mais en fait non, c’est bien mon écriture de psychopathe avec ses lettre approximatives qui noircit la feuille. Je profite alors du remue–ménage de la distribution des copies pour récupérer autour de moi quelques rédactions de mes camarades et je les survole rapidement. Je suis consterné : comme je le craignais, ils ont presque tous rendu le même texte, s’engageant comme des agneaux dans la voie attendue, dans le cliché parfait. Pareille injustice me déchire le ventre ! Elève timide, pour la première (et unique fois !) de mon parcours scolaire, je m’en vais bravement à la fin de la journée défendre mon bout de gras avec mon bourreau, lui expliquant ma surprise, ma légitime déception, et même mes doutes sur le bien-fondé de sa correction ( !). Monsieur BAYOR, sans émotion aucune, me confirma vertement son jugement et sa notation.
Ce jour-là, je compris que la vie n'était pas simple, et même injuste.
Bien des années plus tard, la merveilleuse phrase de l’ami Gustave allait me rappeler que j’étais probablement dans le vrai, avec cette condition nécessaire (mais non suffisante !) :
« Pour avoir du talent, il faut être convaincu qu’on en possède. » Gustave FLAUBERT
Posté par Pierre-François BERTRAND le 30 novembre 2007 dans C'est ma vie, après tout ! | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Posté par Pierre-François BERTRAND le 29 novembre 2007 dans Petites phrases dans ma tête | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Rien ne va plus pour Rémy, retoucheur de tableau fragile et timide : sa boutique est inondée et sa
ravissante femme le quitte brutalement. C’est alors que notre héros, décidément au fond du trou (!), est aspiré par le sol vers un autre Monde, où une tribu, dite primitive, l’attend comme le Messie…
Avec un pitch aussi excitant plus la présence de l’ami Benoît, (et aussi en tête d’affiche une cafetière Ikea, d’ailleurs très convaincante dans le rôle de la cafetière) ; j’étais très impatient de découvrir cette comédie fantastique à gros budget.
« Les deux mondes » est donc une sorte de « Visiteurs » à l’envers : La différence majeure, c’est qu’ici les allers et retours entre le monde contemporain et l’autre monde sont non seulement possibles mais surtout nombreux. Et je me demande si ce n’est là une fausse bonne idée scénaristique car à basculer sans arrêt de l’un à l’autre, aucune des deux intrigues n’est en fait traitée. Ainsi l’histoire auprès de la tribu semble à certains endroits comme accélérée artificiellement et pour tout dire bâclée ! Il est également dommage que les scénaristes n’aient pas cru bon de développer le pourquoi de cette situation, c’est à dire, pourquoi Rémy BASSANO est l’Élu ?! Pourquoi lui ?! Il y a forcément une raison… Rémy aurait d’ailleurs pu se poser la question : ça aurait fait une sous-intrigue formidable !
Enfin et surtout il y a quelque chose de très étrange dans ce film, concernant le traitement du personnage principal : au début, Rémy apparaît fragile, peu ambitieux et a pour particularité de s’excuser tout le temps. Bref, on découvre un personnage tendre, distrait, et surtout attachant, un peu dans la veine des personnages interprétés dans les années 70/80 par Pierre RICHARD. A la fin du film, apparemment transfiguré par ses aventures tribales, Rémy semble avoir désormais un ego surdimensionné comme en témoigne cette scène où il répond vertement à un chauffeur de taxi, certes tatillon, mais qui ne méritait pas pareille humiliation.
En réalité, si l’on examine le traitement du personnage de plus près, le film sous-entend que Rémy était un vrai con au début du film (fragile = con !), pour devenir un mec bien à la fin (grande gueule = mec bien !). Alors que c’est, à mon sens, exactement l’inverse ! Ce qui nous rassemble, ce qui nous unit, ce qui nous touche en tant que spectateur, c’est justement la fragilité du personnage, qui est aussi celle de tout un chacun… Alors bien sûr, toute la dramaturgie est basée sur la transformation du Héros, sur le fait qu’en surmontant les épreuves proposées, il découvre qui il est véritablement. Mais le Héros n’est pas sensé devenir pour autant une sorte de gros bourrin mal élevé ! D’autant plus que le personnage de Rémy possède, en tant que retoucheur de tableau, une fibre artistique, donc une sensibilité reconnue et assumée.
Une trajectoire psychologique du héros peu ou mal construite, qui explique qu’à la fin du film, on ressent une sorte de malaise et l’on se demande un peu ce que l’on vient de voir ! Sans parler de ce retour au bercail final totalement artificiel et convenu, heureusement compensé par la réjouissante apparition du bikini blanc de la splendide Natacha LINDINGER… (Natacha, si tu me lis, je voulais te proposer de t’accompagner à l’Aquaboulevard : je nage super bien le crawl !)
Bref, toutes ces approximations, notamment scénaristiques, ont donc peu à peu mis à mal le magnifique projet initial. C’est triste, d’autant plus qu’il y a quelques scènes très réussies comme celle dans la cuisine avec le chat, la préparation de la guerre à la librairie ou la scène libertine transformée en séance de psychanalyse.
En tous les cas, personnellement, un seul monde me suffit, car je ny comprends déjà pas grand chose… :)
(Et je vous rappelle que suite à mon post de jeudi dernier, vous avez toujours jusqu’à demain minuit pour me faire vos propositions de personnages et d'accessoires.)
Posté par Pierre-François BERTRAND le 28 novembre 2007 dans La comédie de la semaine | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Posté par Pierre-François BERTRAND le 27 novembre 2007 dans La vie secrète des affiches | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Suite à l’article de vendredi, voici mon palmarès à propos des 32 œuvres de « CHACUN SON CINÉMA ». Après avoir longuement réfléchi quel nom devait porter ces prestigieux trophées virtuels, il m’est finalement venu comme une illumination, un nom idéal (et magnifique !) :
le « BERTRAND ».
Je peux vous révéler que la compétition s’est avérée extrêmement serrée et que Maître NADJAR a bien sûr veillé scrupuleusement à la régularité de mon vote. (J’ai en effet dû voté en m’envoyant un sms.)
Pour chacune des 16 catégories, voici mes préférés et en rouge, le ou les grands vainqueurs…
« BERTRAND » du meilleur film :
Recrudescence d'Olivier ASSAYAS
Anna d'Alejandro Gonzalez INARRITU
Diario di uno spettatore de Nanni MORETTI
Occupations de Lars VON TRIER
En regardant le film de Zhang YIMOU
« BERTRAND » du meilleur scénario :
Recrudescence d'Olivier ASSAYAS
Dans l'obscurité de Jean-Pierre et Luc DARDENNE
Anna d'Alejandro Gonzalez INARRITU
Dans le noir d'Andrei KONCHALOVSKY
Occupations de Lars VON TRIER
« BERTRAND » de la meilleure réalisation :
Recrudescence d'Olivier ASSAYAS
Anna d'Alejandro Gonzalez INARRITU
Zhanxiou village de Chen KAIGE
Dans le noir d'Andrei KONCHALOVSKY
En regardant le film de Zhang YIMOU
« BERTRAND » de la meilleure comédie :
One fine day de Takeshi KITANO
Diario di uno spettatore de Nanni MORETTI
Cinéma érotique de Roman POLANSKI
A 8944 de Cannes de Walter SALLES
Occupations de Lars VON TRIER
« BERTRAND » du meilleur film en un plan séquence :
At the suicide of the last Jew in the world in the last cinema in the world
de David CRONENBERG
Dans l'obscurité de Jean-Pierre et Luc DARDENNE
A 8944 de Cannes de Walter SALLES
« BERTRAND » du meilleur film avec un ou une aveugle :
Anna d'Alejandro Gonzalez INARRITU
Zhanxiou village de Chen KAIGE
Le Don de Raul RUIZ
« BERTRAND » du meilleur film avec tout plein d’enfants :
Zhanxiou village de Chen KAIGE
En regardant le film de Zhang YIMOU
Guerre en temps de paix de Wim WENDERS
« BERTRAND » du film de 3 minutes qui donne l’impression de durer 3 heures :
Trois minutes de Theo Angelopoulos
The Electric princess house de Hou HSIAO-HSIEN
« BERTRAND » du titre de film carrément tire au flanc :
Trois minutes de Theo ANGELOPOULOS
« BERTRAND » du titre de film le plus lucide :
The Lady bug de Jane CAMPION
Rencontre unique de Manoel DE OLIVEIRA
« BERTRAND » du meilleur acteur mais zut, en fait, c’est le réalisateur qui joue dans son film :
David CRONENBERG
Takeshi KITANO
Nanni MORETTI
Lars VON TRIER
« BERTRAND » du film qui se moque franchement du monde mais bon, comme j’ai payé ma place, y m’a bien eu :
47 ans après de Youssef CHAHINE
Rencontre unique de Manoel DE OLIVEIRA
Le Don de Raul RUIZ
« BERTRAND » du film tellement sympa qu’on a envie d’embrasser le réalisateur comme du bon pain :
One fine day de Takeshi KITANO
Diario di uno spettatore de Nanni MORETTI
A 8944 de Cannes de Walter SALLES
« BERTRAND » du film incroyablement raté mais comme on aime habituellement bien ses longs-métrages, on lui en tiendra pas rigueur outre mesure :
The Lady bug de Jane Campion
No translation needed de Michael Cimino
« BERTRAND » du film où tu te dis « Hou là ! J’ai pas tout capté et c’est dommage… » :
Artaud double bill d'Atom EGOYAN
Le Dibbouk de Haïfa d'Amos GITAI
« BERTRAND » du film où tu te dis « Hou là ! J’ai pas tout capté, mais en fait y avait probablement rien à capter, donc c’est tant mieux comme ça… » :
Where is my Romeo ? d'Abbas KIAROSTAMI
I travelled 9 000 km to give it to you de Wong KAR-WAI
That's all folks !
(Suite à mon post de jeudi dernier, je vous rappelle que vous avez toujours jusqu’au jeudi 29 novembre minuit pour me faire vos propositions de personnages et d'accessoires.)
Posté par Pierre-François BERTRAND le 26 novembre 2007 dans Ceci est tout sauf une critique de film... | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
A l’occasion du soixantième anniversaire du Festival de Cannes, le président Gilles JACOB avait demandé à 33 cinéastes de faire un film de trois minutes sur le thème de la salle de cinéma. (Le DVD ne contient malheureusement pas l’opus de David LYNCH, pourtant présent dans la version de ce film intitulé « Chacun son cinéma » et sorti en salles le 31 octobre dernier.)
C’est une expérience très excitante et aussi un peu étrange d’avoir autant de monde « à sa table » : je veux dire qu’aller au cinéma, voir le nouveau film d’un cinéaste qu’on aime, c’est un peu comme de dîner en tête en tête avec un ami. (Je sais, c’est un peu naïf comme définition mais j’assume ! Et j’en profite pour lancer un appel à mon pote Tim BURTON : « Tim, j’ai très envie d’aller déguster une côte de bœuf ou une fondue setchouanaise avec toi, alors c’est quand tu veux pour ton next movie ! Thanks !)
Alors là, avec plus de trente convives, ça devient carrément un banquet, ce qui permet aussi de rencontrer des cinéastes qu’on irait pas forcément voir autrement. (J’ai toujours un peu de mal à me bouger les fesses pour aller rencontrer KIAROSTAMI ou DE OLIVEIRA et ce n’est d’ailleurs pas ce que j’ai vu là qui va me faire quitter mon rocking-chair mais bon…)
Finalement, la surprise, c’est qu’il n’y en a pas !
Je veux dire que ce soit en 3 minutes ou en 2 heures, la personnalité et le talent des cinéastes sont – évidemment – les mêmes ! Alors comme d'habitude, CRONENBERG nous met mal à l’aise, Gus VAN SANT nous parle une nième fois de l’adolescence et KAURISMAKI, des gens modestes ; ZHANG YIMOU se montre virtuose et MORETTI malicieux, ANGELOPOLOUS est lent et WONG KAR WAI esthétisant, EGOYAM est novateur et LELOUCH sentimental, etc…
A contrario, Lars VON TRIERS ne passait pas pour l’apôtre ni du burlesque ni du cinéma « gore » tandis que les frères DARDENNE n’avaient jamais œuvré dans le conte absurde et pourtant là…
Une autre évidence frappe en regardant tous ces films de 3 minutes chacun, même si elle concerne un phénomène éculé : la relativité du temps ! C’est incroyable comme certains films m’ont paru longs, longs comme la queue à la boulangerie le dimanche matin à la sortie de la messe ou une émission de Michel DRUCKER pourtant diffusée en accéléré…
Il est aussi à noter que deux cinéastes, probablement distraits, n’ont pas crû devoir répondre à la demande, puisque DE OLIVEIRA s’est intéressé à la rencontre improbable entre KROUTCHEV et le pape Jean 23 ( !) ; tandis que CHAHINE a préféré faire un film entièrement à sa gloire, avec comme dernier plan une image arrêtée sur sa personne saluant la foule lors de la remise de son prix à Cannes en 97 ! Il est troublant de remarquer également le nombre important de cinéastes qui ont choisi d’apparaître dans leur film ou comme une furieuse envie – pour une fois – de passer DEVANT la caméra…
D’un point de vue narratif, il est intéressant de constater que les cinéastes - pour évoquer la salle de cinéma - ont construit leur film en utilisant souvent le « avant » et le « pendant » la projection mais quasiment pas le « après » : alors qu’il me semble que c’est pourtant là que se situe le moment clé du spectacle cinématographique ! Je ne sais pas comment vous vivez ce moment mais lorsque le film se termine - que j'ai dégusté jusqu’au dernier photogramme du générique - je me lève et je me dirige vers la sortie et c’est à cet instant précis, dans le « sas » entre imaginaire et réalité, juste avant que la salle ne me vomisse dans la rue, que systématiquement, et même si je viens de voir la plus réjouissante des comédies, qu'une petite angoisse me saisit... Comme je crois, beaucoup de spectateurs, j’opère donc mon retour à la réalité à reculons.
Un seul cinéaste parmi les 33 s’est intéressé à cet instant si fort, INARRITU, (l’auteur en 2004 du merveilleux « 21 grammes ») et, comme par hasard, il semble que son court-métrage, de l’avis général, soit l’un des plus bouleversants.
Mais je vous donne rendez-vous lundi pour un réjouissant petit palmarès non pas « cannois » mais bien « garennois* » !
Enfin, un grand merci à ceux qui ont répondu à mon appel à la fin de mon article d’hier et vous avez jusqu’au jeudi 29 novembre minuit pour me faire vos propositions.
Alors merci encore et à très vite !
* : Nom des habitants de la Garenne-Colombes…
Posté par Pierre-François BERTRAND le 23 novembre 2007 dans Ceci est tout sauf une critique de film... | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)