Dans la tête de P-F BERTRAND

RENÉ, JEAN-JACQUES : JE SUIS INQUIET…

Petit rappel inutile : « Le petit Nicolas » est une série de nouvelles née à la fin des années 50, de l’association de deux artistes prodigieux : René Goscinny (scénariste culte) et Jean-Jacques Sempé (tout pareil, sauf qu’il est dessinateur). C’est donc aujourd’hui que sort sur nos grands écrins, un petit bijou : « Le petit Nicolas ». Enfin, « petit bijou », disons, sur le papier ( !), oui c’est le cas !…
Bien sûr, ma religion m’interdit formellement de critiquer un film sans l’avoir vu, et je m’y tiendrais. Pourtant, avant même d’avoir vu un seul photogramme de cette adaptation, plusieurs questions se posent : par exemple, « Le Petit Nicolas » en images réelles : est-ce une bonne idée ?! Pourquoi pas tout simplement en animation ?! D’autant plus que l’ami J.J. Sempé est encore tout à fait bien de ce monde, que je sache ?! En tous les cas, je pensais au moins qu'il dessinerait l’affiche…
- Ben non crétin : on te dit que ce film est en images réelles !
- Ah ! Oui, merde ! Sorry !

En parlant d’affiche, quand je vois celle de ce film, je ne sais pas vous, mais moi, j’ai mes (quelques rares) poils qui se hérissent ! (Question subsidiaire : quelle expression similaire emploie-t-on chez les hérissons ?! Mais je sens que je m’éloigne…) Bref, quand vous pensez au Petit Nicolas : quels sont les mots qui vous viennent à l’esprit ?!
Perso, je pense « enfance », « sourire », « poésie », « subtil », « gracieux », « élégant », « doux amer », etc… Alors quand je vois cette affiche pleine de gamins insupportables avec leurs grimaces forcées, du style : « On est des sacrés garnements ! Qu’est-ce que c’est drôle, les enfants qui font plein de bêtises ! Vous allez rire (gras), mais qu’est-ce que vous allez rire ! » ; bref, tout à fait à l’opposé de l’humour délicat émanant des livres, alors oui, je le répète, je suis inquiet…

A SUIVRE…

PENSEUR GÉNIAL MAIS TÊTE DE LINOTTE

« On ne mesure pas sa vie au nombre de respirations qu'on a prises mais au nombre de lieux et de moments qui nous ont coupé le souffle. » (anonyme)

P.S. : Je trouve cette phrase magnifique et bravo à celui qui l’a trouvé. Maintenant et sans être offensant, je trouve franchement lamentable que cette personne ne soit même pas foutue de se rappeler de son nom !

COUP DUR POUR LE BLOGUEUR ORGUEILLEUX

Parfois, quand je m’ennuie ou que j’ai besoin de flatter mon ego ( !), je m’amuse à taper sur Google « scénariste humour » pour voir mon « ranking », c’est à dire mon classement.

Depuis quelque temps, ce blog est très régulièrement pour ne pas dire toujours placé en page 4 - rang 5. Et puis ce matin, mon cœur tressaille : je tape « scenariste humour » et je réalise que je n’apparais pas sur la page 4 mais en page 3 ! Gagner une page en 24 heures, c’est pour ainsi dire rarissime. Alors je tape à nouveau « scenariste humour » : mais oui, j’apparais bien en page 3 - rang 5 !!!
- « C’est formidable ! » me dis-je en moi-même, ivre de fierté.
Par acquis de conscience, je retape « scénariste humour » et… MALHEUR ! Je réapparais comme par magie (noire !) à mon ancienne et sempiternelle place… Mais ce n’est pas possible : Larry et Sergey s'en prennent encore à moi ou quoi ?! C’est alors que je découvre l’astuce, la faille, le truc méga énervant qui explique tout : j'ai tapé au début «scenariste humour» et non pas «scénariste humour» ! Allez savoir pourquoi, mais un ridicule mais tout à fait réglementaire petit accent aigu me pénalise d’une page entière dans mon ranking !

J’offre un stylo Bic noir (bouchon même pas mordillé inclus) à celui ou celle qui peut m’expliquer ça…

P.S. : Alors que je viens tout juste de publier cette note, je retape "scénariste humour" et j'apparais maintenant en première page (rang 5) ! CHAMPAGNE !!! (En revanche, je n'oserai PLUS JAMAIS retaper "scénariste humour", de peur de prendre un nouveau coup de poignard du si lunatique Mister Gogol...)

LES TRIBULATIONS DU DÉMINEUR STAGIAIRE

 

LÀ-HAUT : SCÉNARIO AU RAS DES PÂQUERETTES

Pour moi, c’était tout simplement le film de l’été...

Déjà, une affiche alléchante ! Et un pitch magistral : pour réaliser le rêve de sa femme et plutôt que d’aller dans une maison de retraite, un vieil homme décide de s’envoler avec sa maison, soulevée par un million de ballons…
Le classement des critiques était absolument exceptionnel - oui, je sais, généralement l’avis des critiques m'importe peu - de plus, j’avais trouvé la bande-annonce délicieuse : le souci, c’est que je l’avais interrompue au milieu, de peur d'en découvrir trop : fatale erreur !
Vous ajouterez à ça l’ouverture du Festival de Cannes avec un accueil dithyrambique ! N’en jetez plus !

Alors j’ai pris mon temps et je ne l’ai vu qu’hier. Il y a des films comme ça qu’on a tellement envie de voir qu’on prend presque un malin plaisir, teinté de masochisme, à voir le plus tard possible : La déception, s’il y a, n’en est bien sûr que plus grande !…

Alors oui, l’animation et surtout celle des personnages en gros plan est stupéfiante ! Oui, le vieil homme est délicieusement bougon et le petit garçon bien sûr mignon tout plein ! Oui, la musique est émouvante et ferait sans doute pleurer Hannibal Lecter lui-même ! Oui, certaines images sont magnifiques, et notamment les plans larges avec la maison surmontée de sa grappe de ballons ! Oui, la magie Pixar, bla bla la… Oui, tout ce que vous voulez !  Mais le souci, c’est qu’au bout de 20 minutes à peine, précisément dès que nos deux héros et leur maison volante arrivent à destination, soit aux « Chutes du Paradis », et bien l’histoire est terminée…
 
Et là, les scénaristes sont bien embêtés :
- Zut, on a une super idée, un très bon début mais bon, ça fait juste un court-métrage !
- Pas grave, on va bricoler ! Tiens, on va rajouter des animaux : les enfants, ils adorent ça, les animaux !…

Et les voilà qui nous inventent une totale improbable histoire d’oiseau géant insupportable, pourchassé  par un méchant aventurier et sa meute de chiens énervants qui parlent !… Mais n’importe quoi ! Aucun rapport avec la choucroute comme on disait en cours de récré ! Bref, à partir de là, j’ai passé mon temps à guetter les trop rares moment où l’on aperçoit la maison suspendue par ses ballons multicolores, trouvaille visuelle exceptionnelle. Le titre est d’ailleurs trompeur puisque les deux tiers du film se passe sur la terre ferme ! « Là-Haut » : ce film s’y trouve juste en matière de Box-Office…

Le plus extraordinaire, c’est qu’il semble que les auteurs aient consacré trois ans et demi à l’écriture du script : Hé ! Monsieur Pixar ! Pour « Là-Haut 2 », n’hésitez pas à contacter votre serviteur : Je vous promets le septième ciel…

P.S. : Mon vif intérêt pour ce film vient aussi probablement du fait que je suis un inconditionnel des ballons de baudruche et que j’ai tendance à en mettre un peu partout dans les « évènements » que j’organise : fêtes pour enfants, mariage, enterrement (!).

LES REGRETS DU SCÉNARISTE AU CRÉPUSCULE DE SA VIE

LES REGRETS DE LA MAITRESSE DE MAISON UN SOIR D’ÉTÉ A LA CAMPAGNE

 

LES REGRETS D’UN CANOÉISTE EN VACANCES

LES REGRETS D'UNE BANLIEUSARDE AFFAMÉE UN SOIR À LA GARE ST-LAZARE

 

 

INAUGURATION OFFICIELLE DE LA "SEMAINE DU REGRET"

S’il y a des mots ou des expressions que je n’aime pas trop, c’est bien tout ce qui a un rapport avec le regret, comme « Je regrette », « Malheureusement », « C’est dommage », etc… Sans tomber dans un positivisme crétin et outrancier à l’américaine, je pense non seulement que ça ne sert à rien de se lamenter mais plus grave, que cela nuit à ma (votre) santé !
J’ai alors vu cette affiche dans le métro, puis d’autres affiches, et j’ai décidé de consacrer une semaine de ce blog à ce sentiment si exaspérant : LE REGRET.

Pour commencer, je vous confie ici 13 de mes regrets de scénariste, of course triés sur le volets :

- Je regrette que sur l’affiche de l’exposition consacrée à Jacques Tati, les pouvoirs publics aient cru bon de remplacer la pipe de Monsieur Hulot par un moulin à vent ! (Je regrette aussi parfois que le ridicule ne tue pas…)

- Je regrette que Woody Allen pense qu’il n’a réalisé aucun chef-d’œuvre.

- Je regrette de ne pas avoir revu depuis au moins 20 ans une petite comédie bien sympathique : « C’est ma vie, après tout » de John Badham avec Richard Dreyfuss.

- Je regrette le comportement de cette société de production qui a cru bon de me voler un concept de série et a dû, au final, me payer un fort dédommagement. 

- Je regrette de n’avoir jamais collaboré avec Buster Keaton, les Marx Brothers, Michel Simon, Marlène Dietrich, Marilyn Monroe, Bourvil, Franck Capra, Billy Wilder, Luis Bunuel, Patrick Dewaere, Marie Trintignant, etc…

- Je regrette que mon si prometteur projet de série « Le Roi des Animaux » n’ait pas encore vu le jour.

- Je regrette l’humour de mon ex-partenaire d’écriture Yannick, et aussi nos déjeuners à base de pâtes et de Simpsons.

- Je regrette que « Plus belle la vie » soit actuellement considérée comme un fleuron de la série française !

- Je regrette que Jacques Tati n’ait pu faire plus de films et je regrette qu’Eric Rohmer ait pu en faire autant ! (Non, pour Éric, je m'en fous en fait : c'était juste pour le plaisir d'être méchant.)

- Je regrette de n’avoir jamais vu « Le coup suprême », quatrième et dernier film de Jean-Pierre Sentier, l’auteur des merveilleux et méconnus : « Un bruit qui court » et « Le jardinier ».

- Je regrette de ne pas avoir écrit « Hellzapoppin », « La vie est belle » (Capra), « The party », « Un jour sans fin », «Edward aux mains d’argent », « The office » et « Californication » (notamment).

- Je regrette que Tim Burton ne m’ait pas encore appelé pour me dire :  « P-F, écris moi un film s’il te plaît ?! ».

- Mais mon rêve d’adolescent, et donc mon plus grand regret, reste de ne pas être Danny Wilde ...