Cette affiche de la jeune chanteuse et compositrice Katie Melua, d’apparence banale, m’a néanmoins interpellé. Katie s’apprête sur cette image à « sortir du cadre », c’est toujours ce qu’on attend de la part d’un(e) artiste. C’est sa fonction même de sortir du cadre attendu, de nous surprendre…
Oui mais je voudrais évoquer ici le cadre du côté de la création, une notion essentielle dans le processus de production artistique en général. Un simple exemple, je sors d’une co-écriture douloureuse et moi qui pensais jusque-là pouvoir écrire « n’importe quoi avec n’importe qui » et bien là, non… Pourtant nous avions réuni l’impeccable trio Auteur / Réalisateur / Producteur + un sujet d’écriture intéressant + le temps nécessaire + un minimum de sous, etc. So what ?! Et bien, il semble que mon partenaire n’ait jamais pu s’exprimer à la mesure de son talent. Je veux dire par là que le cadre a été probablement mal défini et/ou ne lui a pas convenu et donc le pauvre s’est retrouvé coincé, tétanisé, sans force, sans imagination et sans ressources : je lui ai proposé à maintes reprises de changer le cadre, nous avons d’ailleurs essayé mais sans aucune amélioration notable. Résultat : incompréhension, stress, perte du plaisir, frustration, agressivité plus ou moins gérée, etc.
Changer le cadre, c‘est modifier la méthode de travail, changer les rôles, trouver une façon d’avancer où chacun donne le meilleur de lui-même et où l’association de deux cerveaux et leur interaction valide la formule suivante bien connue : 1 +1 = 3… Le cadre, c’est en réalité tout ce qui a un rapport de loin ou de près avec le projet, cela va de la rémunération à la définition de la tâche de chacun, de l’organisation pratique du travail à la durée d’écriture en passant par le lieu de travail ou les délais de paiement. Il est essentiel que chacun des protagonistes se retrouve pleinement dans ce cadre. Ecrire ou co-écrire, ça revient toujours - à un moment ou à un autre - à se mettre à poil devant l’autre. Ecrire, c’est presque toujours impudique, c’est mettre un bout d’inconscient sur le papier et dire à l’autre : « Ben oui, je suis comme ça ! ». Et ça, quand on n’est pas habitué, cela n’a rien de facile ni d’évident.
Le cadre, c’est le harnais de sécurité du sauteur en élastique : demandez donc à un sauteur s’il va prendre du plaisir sachant qu’il n’est pas sûr de son harnais ! C’est pourquoi la définition d’un cadre approprié est si importante, dans le cas contraire, gare à la déconvenue. L’expérience m’a ainsi appris à ne jamais démarrer trop vite un projet, à comprendre qui sont les partenaires et à vérifier soigneusement que le cadre me et leur convient. Ceci fait, tout roule mais cette étape est indispensable…
Posté par Pierre-François BERTRAND le 04 avril 2012 dans Trucs et Astuces de scénariste | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Il y a quelques mois, l’excellente Nathalie LENOIR proposait sur son fameux blog scénario-buzz un sujet de réflexion des plus pertinents : « comment nourrir son inspiration ?! ». Voici ce que j'avais globalement répondu :
- Ecrire sur un sujet ou une histoire qui nous passionne vraiment.
- Travailler à heure fixe, par exemple chaque matin ou chaque soir, pour mieux « convoquer » son inspiration.
- Eviter avant l’écriture de se polluer le cerveau par les infos à la radio, la télé ou le net. (Mieux, faire quelques minutes de méditation comme le recommande David Lynch dans son ouvrage « Mon histoire vraie ».)
- Cibler précisément la tâche qu’on est censé accomplir. (On n’écrit pas un film : on écrit un premier jet de synopsis ou on établit la fiche d’un personnage ou on fait une liste d’événements possibles dans une scène, etc.). Se fixer également un objectif dans le temps pour accomplir cette tâche est un plus.
- Toujours savoir si l’on est en phase créative pure : phase feu vert, on se lâche, on ne se juge pas… Ou bien en phase relecture : on ausculte, on critique, on fignole…
- Etre bien sûr en forme physique disons acceptable mais surtout être de bonne humeur. (J’écris mieux si la veille au soir, j’ai dîné avec des amis ou si mon amoureuse n’avait pas envie de s’endormir tout de suite…)
- N’avoir pratiquement que l’écriture comme passion. (C’est étrange mais depuis que je me suis « désintoxiqué » du foot, j’écris mieux et plus vite.)
- Se poser une importante question au sujet de son scénario avant de s’endormir. (C’est souvent durant le sommeil que la partie se gagne…)
- Avoir toujours un carnet sur soi. Oui, TOUJOURS ! (Même quand on va s’acheter une baguette ! Car tel Woody, il n’y rien de mieux qu’un petit trajet pour s’aérer la tête et donc réfléchir à une idée.)
- Si besoin de détendre quelques neurones perclus de rhumatismes, prendre alors une bonne douche bien longue et bien chaude, ne penser qu’au plaisir de l’eau sur la peau et l’idée qui tue arrive même d’avoir saisi la serviette…
- Consacrer un maximum de temps à l’écriture, c’est à dire écrire au moins un peu tous les jours, minimum 6 jours sur 7. (Stephen King écrit 365 jours/an : il nous met à tous la pression, le salopard !)
- Savoir aussi faire une pause lorsqu’on sent qu’on bute, que ça devient laborieux, le temps que l'énergie et le plaisir ne resurgissent…
- Se méfier des vacances.
- Se méfier du café, du coca, bref des excitants, qui dynamisent les pensées « superficielles » mais bloquent l’accès aux idées « profondes ». (Du moins, il me semble…)
- Si vous le sentez, ne pas hésiter à travailler sur plusieurs écritures en même temps, surtout si elles n’ont rien à voir, car étrangement, elles se « parlent » et s’enrichissent mutuellement.(Perso, entre 2 et 4 me semble l’idéal.)
Le plus ironique dans l’histoire est que les meilleurs idées surgissent presque toujours lorsqu’on ne travaille pas : « Va comprendre, Charles !… ».
(Crédit illustration : http://www.planetofsuccess.com/blog/)
Posté par Pierre-François BERTRAND le 02 mars 2012 dans Trucs et Astuces de scénariste | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
On la connaissait Mannequin, Auteur-Compositeur, Chanteuse, Première Dame de France, Apprentie Comédienne chez Woody, la voilà désormais Humoriste. Et attention, c’est pas du pipi de chat ! Elle atteint tout de suite le très haut niveau, dans la catégorie « ironie, humour noir » : Stéphane Guillon, Guy Carlier et même le maître Pierre Desproges rament désormais (loin) derrière. Ne vient-elle pas en effet de déclarer au Parisien à propos du quinquennat de Nicolas :
« Je crois qu’il a tout fait bien… »
Bien sûr, je ne suis qu’un scénariste, pas un expert en politique ni en économie et je n’ai pas la prétention de procéder à un bilan technique sur le travail de notre Président. Néanmoins si un jour, à ma grande surprise, je croise Dieu de l’autre côté et qu’il me demande :
- Pierre-François, dis-moi 3 choses que tu as apprises, 3 choses dont tu es ABSOLUMENT CERTAIN après ton passage sur terre ?
Je lui répondrais en le regardant droit dans les yeux :
- 1 : J’aime mes enfants
- 2 : L’homme est (souvent) un loup pour l’homme
- 3 : Lors de son quinquennat, Nicolas Sarkozy a gravement failli
Du malencontreux banquet au Fouquet’s à l'affaire de la direction de l'EPAD promise à son fils, de l'augmentation astronomique de son salaire aux couacs et scandales à répétition politico-financiers concernant son armée de bras cassés et néanmoins ministres (R Dati, E. Woerth, MAM, R. Bachelot, C. Estrosi, G. Tron, etc.), de sa prise de pouvoir sur les médias publics au fric filé en douce à B. Tapie, j’en passe et des meilleures : vous serez bien entendu d’accord avec moi pour dire que cette phrase de Carla est forcément, forcément d’une cruelle ironie, et ne peut EN AUCUN CAS ÊTRE PRISE AU PREMIER DEGRÉ, n’est-ce pas ?!
P.S. : Dans la même interview, elle dit aussi à propos de son chéri : "Je connais très peu de gens qui ont si peu de doutes." Tiens, ben si c'était justement ça le problème ?!
Posté par Pierre-François BERTRAND le 17 février 2012 dans Petites phrases merveilleuses | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Suis en discussion avec WHAC Production, une petite prod qui monte, afin d’ « œuvrer » sur PASCAL ET NOROTO, une (très) sympathique websérie interprétée par Julien Leroux et Benjamin Nissen, réalisée par Samy La Famille.
Les personnages de loosers étant parmi mes préférés, je m’en régale d’avance… Voici l’un des nombreux pilotes déjà tournés, bonne dégustation !
Posté par Pierre-François BERTRAND le 06 février 2012 dans Petites vidéos à déguster | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Whouaaa, quelle claque ! Un peu comme un orgasme qu’on n’a pas eu depuis trop longtemps. Preuve que voir un très bon film, qui vous soulève de l’intérieur, reste l’un des plus grands plaisirs de l’existence, surtout lorsque vous êtes pris par surprise…
Donc dimanche soir, je me plante sans entrain devant LORD OF WAR. Déjà, à priori, la vie d’un trafiquant d’armes est vraiment un truc qui ne m’attire pas du tout. Ensuite le film passe sur W9, chaîne à peu près insupportable, sorte de hachoir à films. Bien sûr, je me souvenais vaguement de l’accueil très favorable fait au film lors de sa sortie en salles et puis surtout, surtout, Andrew Niccol : scénariste de THE TRUMAN SHOW, auteur réalisateur de BIENVENUE A GATTACA, deux films du top 50* de mes films préférés.
Bref, Andrew méritait bien que je fasse un petit effort, malgré ce sujet peu alléchant. Sauf qu’au bout de 5 minutes, j’étais complètement accroc. Ce film vous prend aux tripes de la première à la dernière seconde, générique de fin compris. Au final, sous le choc, hagard, je suis d’ailleurs resté à regarder bêtement les noms défilés sur un fond noir, me demandant ce qui avait bien pu m’arriver. C’était pourtant simple : ce « seigneur de la guerre » m‘avait lâché une bombe dans la tête…
Tiré de faits et de personnages réels, à travers l’incroyable parcours vu de l’intérieur d’un trafiquant hors norme et parti de rien, A. Niccol nous sort un scénario brillantissime ponctué d’une fin qui vous laisse chancelant. Ajoutez à cela une mise en scène à la fois virevoltante et discrète, tout en petits mouvements, tel un ballet ; une lumière très contrastée où les visages apparaissent souvent en pleine lumière, surexposés, comme aveuglés par leur coupable réussite, plus l’acteur Jared Leto, parfait, en compagnon d’armes dépressif. Quant à Nicolas Cage, qui porte tout le film, les mots me manquent… Terminons par les dialogues et surtout le commentaire off du héros qui sous-tend le film, ironique à souhait. Petit best of :
"La kalachnikov est le produit russe le plus exporté, devant la vodka, le caviar et les écrivains suicidaires."
"Le problème quand 2 vendeurs d'armes s'affrontent, c'est qu'ils ne sont jamais à cours de munitions..."
"Je vous dirais bien d'aller en enfer, mais je crois que vous y êtes déjà."
Andrew, encore merci et à très vite !
* : Mes enfants se moquent de moi en disant qu’à m’entendre citer tous les films soit disant présents dans mon top 50, il y en aurait au moins 200 ! Je répondrais que ce chiffre me semble très exagéré, et puis un top 50 c’est, à mon avis et comme son nom l’indique, un top 50 ! Après, peu importe si on dépasse et tant pis pour les pointilleux et les coinços…
Posté par Pierre-François BERTRAND le 17 janvier 2012 dans Ceci est tout sauf une critique de film..., Petites phrases merveilleuses | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Posté par Pierre-François BERTRAND le 11 janvier 2012 dans La vie secrète des affiches | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Parfois je suis moyen, parfois plutôt bon, parfois médiocre, quelquefois sacrément nul, souvent fatiguant et puis cela m’arrive aussi - sans modestie, je le proclame ici - d’être prodigieux, sublime, de frôler le génie… Je ne qualifie pas ici mon travail de scénariste - dans lequel j’excelle à tout moment, croyez-moi puis envoyez moi sur le champs un contrat et un chèque - mais bien de mon comportement quotidien. Ca me rappelle un titre que j’ai depuis longtemps dans mes tiroirs (c’est bien, ça prends pas trop de place) : " Ma Vie Est Une Oeuvre d’Art " : reste plus qu’à pondre l’histoire adéquate... Mas je m’égare, as usual! Donc je vais vous narrer ici, comment je suis devenu, à l’aube de 2012, un artiste contemporain des plus prometteurs et ce, sans même le vouloir.
L’histoire : nous sommes samedi dernier, donc le soir du réveillon. Après avoir festoyé un peu mais pas trop (déjà parce que cette histoire de jour de l’an m’a toujours semblé plutôt infantilisante), sans avoir bu plus que de raison ni absorbé de substance interdite par la loi républicaine, je m’apprête tranquillement à me coucher… (Séquence 1 un poil insipide, j’en conviens, mais un peu de patience, SVP !)
Je lis ensuite un peu au lit puis sentant qu’il est temps pour moi de retrouver les bras de Magda et/ou de Morphée, je finis par éteindre la lumière. Je réalise alors que j’ai encore mes lunettes sur le nez et les pose - sans regarder - au-dessus de ma tête…
Non, rassurez-vous, je ne suis pas encore complètement marteau, j’ai bien intégré (et depuis longtemps) qu’une paire de lunettes n’est pas un couvre-chef : mais au-dessus de notre couche conjugale, se trouve une étagère, éclairée par deux petites lampes de chevet, où nous posons notamment nos livres en cours et petits objets divers. Donc ce soir-là, dans l’obscurité complète, je pose mes lunettes sur cette étagère, bref je crée…
Le lendemain, ma fille Maya (2 ans) n’avait malheureusement pas tout à fait capté mon projet de grasse matinée et nous réveille vers 6 heures. J’allume la lumière - je crée - afin que Maya puisse venir lire dans notre lit quelques " romans ", comme j’aime appeler ces livres pour enfants de 4 pages…
Beaucoup plus tard, après un copieux petit-déjeuner, je cherche, comme souvent, mes lunettes, lorsque je finis par me souvenir les avoir déposées sur l’étagère au-dessus du lit. Je m’approche et je constate, un peu surpris, qu’elles se trouvent dans une étrange position, à moitié à cheval sur l’abat-jour d’une des lampes de chevet. Puis, souci, je réalise que je suis incapable de me saisir de mes lunettes ! D’abord un peu furieux devant cet agaçant coup du sort, je finis par réaliser la preuve incontestable de mon immense pouvoir créatif, me promettant de réserver dès lundi, un stand à la FIAC 2012…
Très bonne année à tous !
(Photos réalisées sans trucage)
Posté par Pierre-François BERTRAND le 02 janvier 2012 dans C'est ma vie, après tout ! | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Sorry pour ce titre grossier mais j’ai tellement envie de pleurer, de hurler, de mordre dans mon clavier qu’il fallait bien que je me lâche un peu. (De plus, si ça se trouve, avoir le mot « cul » peut me valoir la visite de quelques internautes égarés à la recherche de quelques films de c… justement.)
Mais je m’éloigne… J’étais donc très impatient de découvrir « Le Havre » : déjà parce que grand amateur des films de A. Kaurismäki et ce depuis un paquet de temps - à voir absolument : « Shadows in Paradise » (1986) méconnu et magnifique - j’avais vu « Le Havre » revenir de Cannes couronné du très prestigieux Prix de la Critique Internationale, ajoutez à cela le Prix Louis Delluc, n’en jetez plus ! Connaissant mon scepticisme envers la critique en général, cette succession de récompenses de la part de ces étranges spectateurs professionnels auraient dû me mettre la puce à l’oreille, ben même pas !
Le choc n'en fût que plus terrible… Je parle bien ici de choc et non de déception. En résumé : personnages caricaturaux au possible, histoire manichéenne et bourrée de bons sentiments, cadrages et montage approximatifs, mise en scène molle, etc.
Dès la première séquence, on appréhende la catastrophe : 2 cireurs de chaussures scrutent le client aux
abords d’un quai de gare. L’image est laide, les cadres sans relief aucun, et surtout, on ne croit à rien, on voit tout de suite que les acteurs font semblant, qu’ils ne sont rien ni personne, qu’ils jouent à… Bien sûr, on n’est pas obligés d’être dans le réalisme, on peut aussi camper ses personnages à travers des archétypes, jouer la parodie, etc. Mais si c’était le cas ici, où sont l’humour, le second degré, le décalage ?! A force d’être, ni dans le réalisme ni dans le second degré, Kaurismäki ne situe son oeuvre nulle part et son film est donc un havre non pas de bonheur mais d’ennui, pire de mièvrerie. Alors je cherche désespérément où tous ces critiques ont vu « une ode à la liberté », « un film d’une rare poésie », « un petit chef d’œuvre », « une merveille » ?! Filmer une Renault 16 alors que l’histoire se passe en 2006, est-ce suffisant pour créer de la poésie ?! Mettre en scène André Wilms qui joue « à côté » une réplique sur deux, est-ce de l’art ?! (Et je ne parlerai pas ici de la prestation de J-P Léaud par pure charité chrétienne.) Pour moi, ce film ressemble à une escroquerie, le type même de film où un gros paresseux tente de nous faire croire qu’il fait de l’art alors qu’il roupille, affalé sur sa chaise de réalisateur ! Et au regard de son immense (et incroyable !) succès critique, il y a malheureusement peu de chances que l’auteur de cette diarrhée audiovisuelle se remette en question. Une seule chose à sauver, néanmoins, la performance de J-P. Darroussin, qui, malgré des dialogues improbables, parvient à garder le cap grâce à un jeu minimaliste : respect J-P !
Au final, la question qui me taraude est moins de savoir comment quelqu’un d’aussi talentueux (intrinsèquement) peut faire un film aussi mauvais que pourquoi la critique a-t-elle si mauvais goût ?! On pourrait of course me rétorquer que c’est moi qui ai de la m… dans les yeux. Dont acte. De toute façon, pareille mésaventure m’était d’ailleurs déjà arrivée mais cette fois, avec mes confrères scénaristes. Pourtant, au-delà du côté bâclé du film, mon émotion est en réalité plus provoquée par le fond que par la forme. Ardemment défendu par les journaux dits « de gauche », le discours de ce film me semble au contraire nauséabond, portant un regard sur les couches sociales défavorisées qui me dérange. Les pauvres sont en effet dans ce film tous, absolument tous, gentils, doux et fraternels : c’est bien connu que le manque d’argent développe chez tout un chacun le bonheur, la gentillesse, l’altruisme. Et que la pauvreté n’engendre aucun stress, aucune blessure, aucune agressivité... Le discours sous-jacent du film est donc : « Tout va bien les gars : les pauvres sont contents, donc surtout, ne changeons rien ! ». (Ooops ! Passez moi le seau, je crois que je vais vomir…)
P.S. Un peu plus tard, l’estocade m’était portée par un article de l’heddo « Ecran Total », qui dans son observatoire de la satisfaction du public à la sortie des salles, crédite ce film de 71% de très haute satisfaction et 92% de haute satisfaction, ce qui est énorme : on parlera d’un public fortement lobotomisé par une critique partisane ou d’un plantage total de votre serviteur, à vous de décider…
Posté par Pierre-François BERTRAND le 23 décembre 2011 dans Ceci est tout sauf une critique de film... | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)