(de notre envoyé spécial P-F / Petit Fureteur)
1. INT. VESTIAIRE DES ARBITRES – STADE DE FRANCE – NUIT (Mercredi 18 Novembre 2009 – 20h32)
Je referme doucement la porte du vestiaire. C’est toujours un peu le calme avant la tempête, ce moment où l’on se retrouve tous les quatre, tranquilles, alors que personne ne peut encore critiquer nos décisions… J’aperçois Stefan et Fredrik, mes deux arbitres de touche, qui se chambrent gentiment dans leur coin. Je les aime bien, ces deux-là. Je leur fais une totale confiance et je sais que c’est réciproque : ne sommes-nous pas la fierté de l’arbitrage suédois ?! D’ailleurs notre trio espère bien disputer la prochaine Coupe du Monde en Afrique du Sud, c’est pourquoi le match de ce soir est peut-être encore un peu plus important que les autres…
1. INT. VESTIAIRE DES ARBITRES – STADE DE FRANCE – NUIT (Mercredi 18 Novembre 2009 – 20h32)
Je referme doucement la porte du vestiaire. C’est toujours un peu le calme avant la tempête, ce moment où l’on se retrouve tous les quatre, tranquilles, alors que personne ne peut encore critiquer nos décisions… J’aperçois Stefan et Fredrik, mes deux arbitres de touche, qui se chambrent gentiment dans leur coin. Je les aime bien, ces deux-là. Je leur fais une totale confiance et je sais que c’est réciproque : ne sommes-nous pas la fierté de l’arbitrage suédois ?! D’ailleurs notre trio espère bien disputer la prochaine Coupe du Monde en Afrique du Sud, c’est pourquoi le match de ce soir est peut-être encore un peu plus important que les autres…
A ce moment, résonne dans le vestiaire carrelé le petit bip de la messagerie de mon portable. Il m’avait pourtant bien semblé l’avoir éteint. Je jette néanmoins un coup d’œil. C’est un SMS, énigmatique, de mon frère jumeau : « Pense à Tata Lillemor… Biz. Sven ».
Je souris intérieurement. Mon adorable frérot est incroyable : il n’y a que lui pour m’adresser un texto à quelques minutes d’un match international. Mais il est vrai que mon double m’aime autant qu’il déteste le foot ! Et il ignore sans doute que ce soir, je suis quand même un peu occupé ! LOL.
« Pense à Tata Lillemor… » Décidément, Sven le sentimental me surprendra toujours. Bien sûr que je pense à Tata Lillemor ! Comment pourrais-je l’oublier ?! Il faut dire que Tata Lillemor nous a élevé, Sven et moi, durant la plus grande partie de notre enfance. D’abord mère célibataire, maman était en effet ensuite tombée amoureuse d’un riche américain et l’avait suivi en Pennsylvanie alors que nous avions à peine 4 ans. Elle avait alors fait le (bon) choix de nous confier à sa sœur aînée, elle-même sans mari et sans enfant. Et la brave Lillemor (« petite mère » en suédois, ça ne s’invente pas !), avec presque en tout et pour tout un salaire de caissière (Maman nous envoyait le peu qu’elle pouvait mais le riche américain s’était montré présomptueux…), nous avait élevés avec une Joie et un Amour sans pareil. Malheureusement, alors que nous sortions tout juste de l’adolescence, Tata s’en était allée des suites d’une longue maladie. Mais elle demeurera pour toujours la personne la plus importante de notre existence…
Soudain, trois petits coups brefs contre la porte me sortent de ma rêverie : c’est pas tout ça mais il y a un match de qualification pour la Coupe de monde à arbitrer et le quatrième arbitre vient justement nous chercher car le moment (pénible) des hymnes approche…
2. EXT. PELOUSE – STADE DE FRANCE – NUIT (Mercredi 18 Novembre 2009 – 21h01)
Ouf ! Ca y est, c’est parti ! Et avec ce coup de sifflet, ce n’est pas les 22 acteurs que je libère, c’est surtout ma propre trouille ! C’est chaque fois pareil ! C’est incroyable comme dès la première seconde de jeu, je me sens comme soulagé, prenant enfin possession de l’espace, des joueurs, du ballon, bref du jeu ! Très vite, je réalise que les « bleus » ne sont pas au mieux, il faut dire qu’ils sont incroyables, ces Français ! Alors qu’ils ont les meilleurs joueurs du monde, ils ont choisi sciemment (c’est pas possible autrement !) de prendre un entraîneur qui n’aime ni les joueurs, ni le public, ni la presse, ni surtout le football ! Merci à eux de s’être octroyés cet énorme handicap, autrement il n’y aurait aucun suspense concernant la suprématie internationale !…
Mais faut que j’arrête de délirer et que je me concentre un peu sur le jeu, d’autant que l’entraîneur français me lance régulièrement de grands regards noirs, je me demande bien pourquoi ! Ferait mieux de diriger un peu son équipe : tiens ben qu’est-ce que je disais ! Tac ! But pour l’Irlande…
A SUIVRE…
Je souris intérieurement. Mon adorable frérot est incroyable : il n’y a que lui pour m’adresser un texto à quelques minutes d’un match international. Mais il est vrai que mon double m’aime autant qu’il déteste le foot ! Et il ignore sans doute que ce soir, je suis quand même un peu occupé ! LOL.
« Pense à Tata Lillemor… » Décidément, Sven le sentimental me surprendra toujours. Bien sûr que je pense à Tata Lillemor ! Comment pourrais-je l’oublier ?! Il faut dire que Tata Lillemor nous a élevé, Sven et moi, durant la plus grande partie de notre enfance. D’abord mère célibataire, maman était en effet ensuite tombée amoureuse d’un riche américain et l’avait suivi en Pennsylvanie alors que nous avions à peine 4 ans. Elle avait alors fait le (bon) choix de nous confier à sa sœur aînée, elle-même sans mari et sans enfant. Et la brave Lillemor (« petite mère » en suédois, ça ne s’invente pas !), avec presque en tout et pour tout un salaire de caissière (Maman nous envoyait le peu qu’elle pouvait mais le riche américain s’était montré présomptueux…), nous avait élevés avec une Joie et un Amour sans pareil. Malheureusement, alors que nous sortions tout juste de l’adolescence, Tata s’en était allée des suites d’une longue maladie. Mais elle demeurera pour toujours la personne la plus importante de notre existence…
Soudain, trois petits coups brefs contre la porte me sortent de ma rêverie : c’est pas tout ça mais il y a un match de qualification pour la Coupe de monde à arbitrer et le quatrième arbitre vient justement nous chercher car le moment (pénible) des hymnes approche…
2. EXT. PELOUSE – STADE DE FRANCE – NUIT (Mercredi 18 Novembre 2009 – 21h01)
Ouf ! Ca y est, c’est parti ! Et avec ce coup de sifflet, ce n’est pas les 22 acteurs que je libère, c’est surtout ma propre trouille ! C’est chaque fois pareil ! C’est incroyable comme dès la première seconde de jeu, je me sens comme soulagé, prenant enfin possession de l’espace, des joueurs, du ballon, bref du jeu ! Très vite, je réalise que les « bleus » ne sont pas au mieux, il faut dire qu’ils sont incroyables, ces Français ! Alors qu’ils ont les meilleurs joueurs du monde, ils ont choisi sciemment (c’est pas possible autrement !) de prendre un entraîneur qui n’aime ni les joueurs, ni le public, ni la presse, ni surtout le football ! Merci à eux de s’être octroyés cet énorme handicap, autrement il n’y aurait aucun suspense concernant la suprématie internationale !…
Mais faut que j’arrête de délirer et que je me concentre un peu sur le jeu, d’autant que l’entraîneur français me lance régulièrement de grands regards noirs, je me demande bien pourquoi ! Ferait mieux de diriger un peu son équipe : tiens ben qu’est-ce que je disais ! Tac ! But pour l’Irlande…
A SUIVRE…
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