S’il y a une petite chose que j’ai cru comprendre, c’est bien celle-là : l’importance de se lâcher ! D’ailleurs, chaque fois que je commence à écrire un nouveau projet, j’ai chevillé dans ma tête une phrase essentielle, une phrase que j’aime à la folie: TOUT EST POSSIBLE ! Là est, je crois, la clé. Je parle bien évidemment ici de la PHASE 1, la plus amusante, la plus facile aussi, celle du gisement d’idées…
Plus vous serez capable de vous surpasser dans « l’impossible », plus vous aurez de chances, plus tard, de décrocher la timbale avec un personnage, un concept de série, une séquence qui laissera votre lecteur puis votre spectateur sur les fesses ! Et c’est quand même ça, le grand trip : ÉTONNER ! S’étonner soi même, étonner le producteur et le réalisateur qui vont lire, étonner le public ! Si lorsque vous ébauchez, vous avez constamment en tête que « Tout est possible », il est presque sûr que vous y parviendrez...
Par exemple, si on demande d'écrire un concept original de série sur le thème du supermarché, voici ce que pourrait sortir dans son premier listing d’idées, un scénariste « timide » :
Plus vous serez capable de vous surpasser dans « l’impossible », plus vous aurez de chances, plus tard, de décrocher la timbale avec un personnage, un concept de série, une séquence qui laissera votre lecteur puis votre spectateur sur les fesses ! Et c’est quand même ça, le grand trip : ÉTONNER ! S’étonner soi même, étonner le producteur et le réalisateur qui vont lire, étonner le public ! Si lorsque vous ébauchez, vous avez constamment en tête que « Tout est possible », il est presque sûr que vous y parviendrez...
Par exemple, si on demande d'écrire un concept original de série sur le thème du supermarché, voici ce que pourrait sortir dans son premier listing d’idées, un scénariste « timide » :
- Une caissière distraite
- Un vol ou plusieurs vols
- Le système d’alarme en panne
- Un directeur tyrannique
- Une erreur de commande
- Les portes coulissantes d’accès au supermarché sont en panne
- Une dame crée une immense queue à une caisse avec ses nombreux tickets de réduction
- Le pot de départ de la responsable des caissières, qui part à la retraite
- Le surveillant, derrière son armée de caméras, s’attarde sur les jolies clientes
- Un couple de retraités se plaint chaque fois qu'il fait ses courses
- Un vol ou plusieurs vols
- Le système d’alarme en panne
- Un directeur tyrannique
- Une erreur de commande
- Les portes coulissantes d’accès au supermarché sont en panne
- Une dame crée une immense queue à une caisse avec ses nombreux tickets de réduction
- Le pot de départ de la responsable des caissières, qui part à la retraite
- Le surveillant, derrière son armée de caméras, s’attarde sur les jolies clientes
- Un couple de retraités se plaint chaque fois qu'il fait ses courses
Ci-dessous, un premier listing d’idées d’un scénariste qui s’est « lâché » :
- Une boîte de petits pois est en réalité la directrice du magasin mais personne ne le sait
- Un magasin qui ne serait ouvert que 15 minutes par jour
- On n’y vend que des produits de couleur verte
- Les caissières ont toutes les seins nus
- Le supermarché est transformé en terrain de combat, on va y faire ses courses mitraillette en main
- Les caddys sont à moteur
- Le supermarché ne vend QUE des produits périmés
- Le supermarché ne vend QUE des produits aphrodisiaques
- Le vigile est un serial killer qui tue ses victimes en les étouffant dans un sac en plastique du supermarché
- Le supermarché est dirigé par des extra-terrestres qui utilisent ce lieu comme centre d’observation des humains et de leur tendance compulsive d’acheter
On constate que le scénariste timide va, de manière presque instinctive, droit vers les clichés tandis que celui qui s’est lâché ouvre, tout de suite, un maximum de perspectives inédites.
Attention, je ne dis que la boite de petits pois directrice du supermarché ou les caissières aux seins nus seront, à l'arrivée, présents dans votre version finale. Mais en préparant ainsi votre inconscient avec les idées les plus folles, vous lui ouvrez la voie, vous lui donnez les clés pour qu'il vous surprenne, pour qu'il vous guide, à son tour et tout naturellement, vers les idées les plus étonnantes...
- Une boîte de petits pois est en réalité la directrice du magasin mais personne ne le sait
- Un magasin qui ne serait ouvert que 15 minutes par jour
- On n’y vend que des produits de couleur verte
- Les caissières ont toutes les seins nus
- Le supermarché est transformé en terrain de combat, on va y faire ses courses mitraillette en main
- Les caddys sont à moteur
- Le supermarché ne vend QUE des produits périmés
- Le supermarché ne vend QUE des produits aphrodisiaques
- Le vigile est un serial killer qui tue ses victimes en les étouffant dans un sac en plastique du supermarché
- Le supermarché est dirigé par des extra-terrestres qui utilisent ce lieu comme centre d’observation des humains et de leur tendance compulsive d’acheter
On constate que le scénariste timide va, de manière presque instinctive, droit vers les clichés tandis que celui qui s’est lâché ouvre, tout de suite, un maximum de perspectives inédites.
Attention, je ne dis que la boite de petits pois directrice du supermarché ou les caissières aux seins nus seront, à l'arrivée, présents dans votre version finale. Mais en préparant ainsi votre inconscient avec les idées les plus folles, vous lui ouvrez la voie, vous lui donnez les clés pour qu'il vous surprenne, pour qu'il vous guide, à son tour et tout naturellement, vers les idées les plus étonnantes...
Ouais, enfin, les idées du scénariste qui s'est lâché ne sont pas hyper exploitables (à moins de faire de la comédie tendance très burlesque voire non sens anglais, ce qui réduit grandement la gamme de producteurs potentiellement intéressés). Certes le conseil est de toute façon intéressant voire essentiel, mais comme disais Hitchcock : "Vaut mieux partir du cliché que d'y arriver..."
Rédigé par : David K. | 28 février 2009 à 18:19
Suite à l'intéressant commentaire de David, je précise ici un peu mon idée : pour reprendre l'expression d'HITCHCOCK, je pense que si l'on parvient à "se lâcher", on est justement presque certain d'éviter, au final, le cliché. J'ai l'impression que si l'auteur est lui-même persuadé, consciemment, que tout est possible, son inconscient, bref celui qui génère les idées, fera de même !
Je me souviens avoir écrit une fois avec un co-scénariste qui en était incapable et c'était affreux ! A chaque fois qu'il proposait une idée ou un personnage, il rajoutait tout de suite le nom de la série ou du film dans lequel il avait pioché l'idée en question : il semblait incapable de sortir une seule idée de lui-même.
Enfin, ultime précision : le scénariste qui se lâche a bien entendu le droit de mettre AUSSI des clichés dans son premier listing d'idées ! A ce stade, on ne cherche pas de toute façon pas des idées toutes prêtes, l'important étant avant tout la QUANTITÉ.
Rédigé par : P-F BERTRAND | 04 mars 2009 à 11:08