En flânant sur le net, je suis tombé sur le site d'un concours de courts-métrages organisé par Nikon, il s'agissait d'écrire et de réaliser un court-métrage sur le thème : " JE SUIS FAN " en moins de 140 secondes.
Alors bravo au Collectif CLAP qui a réalisé "Je suis prête", film tout à fait réjouissant, d'ailleurs distingué par le jury... Scénario, jeu des acteurs, réalisation, montage, tout est perfect !
A vous de DÉGUSTER ICI !
Passionné de radio depuis toujours, je pensais - jusqu’à hier - qu’il y avait quand même une radio un peu (beaucoup) au-dessus du lot : France Inter. A côté des soûlantes autres « grandes » radios (RTL, sorte de TF1 radiophonique, Europe 1, toujours à la poursuite de son passé, « RMC l’insupportable » avec ses débats et ses jingles incessants.) ; cette station m’a toujours semblé éviter une certaine vulgarité, là où précisément ses concurrentes se vautrent joyeusement… Sur France Inter, on s’intéresse à la culture et à la société dans son ensemble, on essaie souvent de sortir de sentiers battus en termes d’idées, d’humour, d’invités et de programmation musicale, bref satisfecit global à cette station !
Sauf qu’hier, en fin de matinée, je prends ma voiture et je tombe sur une émission que je ne connaissais pas : « On Va Tous Y Passer ». Cela m’a rappelé la mythique émission « Les Fous Du Roi » qui passait à la même heure auparavant. Le scénario est presque identique : un animateur forcément ravi (Frédéric Lopez), un invité vedette (ce jour-là Gilbert Montagné), enfin un défilé de chroniqueurs-amuseurs bien décidés à nous dérider… C’est alors que contre toute attente, Frédéric Lopez annonce l’arrivée d’un nouvel invité, un certain Eric Guilbert, présenté comme étant entomologiste, soit un chercheur spécialisé dans les punaises… Je me demande bien sûr ce que vient faire un savant dans une telle émission : « A moins que Gilbert Montagné ne soit lui-même un passionné d’insectes ! » me dis-je naïvement. Et bien non, pas du tout, j’étais complètement à côté : Ce jeune homme était invité de l’émission… pour qu’on se moque de lui (et je reste poli !). Ben oui, un chercheur qui s’intéresse à des punaises, cela semble tellement ridicule à Frédéric Lopez, que le présentateur ne va avoir de cesse de harceler son infortuné invité, de RICANER à propos d’une fonction qu’il juge parfaitement grotesque…
Les ricaneurs constituent à mes yeux une « sale race » : Le ricanement est la forme avilissante du rire. Le rire est spontanéité, énergie, pureté, le rire est jaillissement, le rire éclate, le rire submerge… Le ricanement est petit, stupide, plat, méchant, insultant… Le rire est plaisir, il nous élève, nous étourdit, nous propose un ailleurs... Le ricanement est plat, mécanique, poussif, forcé, mesquin… Libérateur, le rire est singulier, voire unique… Lâche car toujours du côté des plus nombreux, le ricanement est par essence laideur et vulgarité…
Le plus pathétique est que ce chercheur, pas dupe, fit front avec beaucoup d’intelligence et de pédagogie : il expliqua que certes, sa spécialité pouvait sembler à certains incongrue mais qu’il est très intéressant de voir si par exemple quand et comment certaines espèces de punaises disparaissent, cela permet de s’interroger sur les conséquences pour l’environnement et l’homme… Sa mécanique du dénigrement ne reposant que sur un seul fil, ce cher Monsieur Lopez, telle une teigne, continua de ricaner à propos de son invité sans jamais lâcher l’affaire. Pensez donc ma brave dame, mon bon monsieur : « Etudier des punaises, c’est tellement drôle, c’est tellement stupide !… ». Refusant systématiquement toute approche intelligente et/ou scientifique, l’animateur fit tout pour empêcher de comprendre la démarche du chercheur et resta jusqu’au bout déterminé à tirer ses auditeurs vers la fange…
Ulcéré par tant de bêtise, je zappai sans regret sur RMC… :(
Les dialogues les plus savoureux sont souvent entendus dans la rue, au café ou dans une salle d’attente, c’est pourquoi je laisse toujours traîner une oreille : ce n’est pas du voyeurisme, juste de "l’écouteurisme" !
La semaine dernière, la pêche aux dialogues surréalistes s’est avérée plutôt bonne : Mercredi, sur le marché de la Garenne-Colombes, une dame d’une soixantaine d’années se promène avec une copine et un garçonnet d’origine asiatique d’environ 6 ans, dont elle a la garde...
- La DAME (un peu énervée / à sa copine) : ... Et il ne parle pas un mot de français !…
- LA COPINE : Non ! Tu plaisantes ?!
- LA DAME : Je t’assure… Y parle un peu l’anglais, le chinois bien sûr, mais le français : rien du tout ! Elle remarque alors que son petit protégé est resté un peu en arrière, scotché devant un stand de jouets…
- LA DAME (au petit garçon) : Come ! Come !…
- LA COPINE : « Come », ça veut dire « Viens » en Chinois ?
Dimanche, une femme pressée débarque (probablement pour la première fois) dans un Mc Donalds, double toute la file d'attente et demande, un peu hésitante…
- LA FEMME : Heu… Est-ce qu’on peut prendre un petit café au comptoir ?!
Tête effarée de la jeune hôtesse de caisse…
" Le sentiment amoureux dure 4 ans, un coït dure quelques minutes : ne pourrait-on pas inverser les choses ? "
P-F
" Pour être trop heureux, ne soyez pas trop peureux..."
P-F
Généralement, les grandes gueules me fatiguent… On les voit partout, elles parlent tout le temps, elles assènent leurs vérités avec une assurance presque gênante, bref elles saoulent ! En même temps, qui peut nier que Fabrice Luchini ou Alexandre Jardin ont le don de dire des vérités rarement entendues ailleurs… Par exemple hier, je tombe sur une vidéo de l’ami Fabrice qui parle de l’horreur de l’industrie du cinéma : ci-dessous ses propos, ne manque que ses intonations inimitables…
F. L. : « Ce qui est important, c’est de dire l’aberration du système, qui est la caricature du libéralisme quand ce n’est pas régularisé… Personne s’interroge que sur les 18 films par mercredi, y en a un ou deux… Ca veut dire que c’est un système où on trouve ça normal que la moindre fragilité, la moindre singularité, la moindre fantaisie qui n’aura pas la puissance de trouver son public sera écrabouillé par le dominant… Moi qui ne suis pas de gauche, ça m’est égal, mais je ne comprends pas pourquoi tout le monde se branle et s’excite sur l’ignominie des cachets : Mais l’ignominie, c’est que le cinéma est un monde d’une cruauté qui incarne le libéralisme ! Mais même chez les Anglais, y a pas un libéralisme comme ça : c’est un endroit où tout ce qui n’est pas puissant est écrabouillé : c’est la loi du truc, c’est la loi ! ».
Réjouissant, pas vrai ?! Bravo à Luchini pour cette salutaire démonstration, mon seul réconfort est d'être parvenu au même constat à travers une expérience très simple : Il suffit de vous rendre sur la page d’accueil d’Allocine, rubrique cinéma. Et là, vous avez notamment deux liens : « les sorties de la semaine » et aussi « tous les films », et bien dans les deux cas, les films sont classés et seulement classés PAR LE NOMBRE DE SALLES dans lequel se jouent les films en question. Bref, si vous n’avez pas plusieurs centaines de salles qui jouent votre film, n’espérez pas être en première page !
Je trouve ce système désolant et stupide… C’est vraiment la victoire du marketing sur l’art, où l’on donne encore un peu plus d’espace à ceux qui sont déjà présents partout, en fermant soigneusement la porte à tous les autres, les petits, les fragiles : Écrabouillons-les comme dirait Fabrice !…
Mais la vulgarité d’Allocine semble désormais sans limite… Depuis quelques jours, sur la page d’accueil du site, sont proposés comme d’habitude quelques B-A et parmi elles, un film dont le titre laisse rêveur : « LES OURS COCA COLA, LE FILM » ! Oui, je sais ce que vous vous dites, il ferait mieux d’être sobre lorsqu’il s’occupe de son blog… Sauf que la vérité si je mens…
Éberlué, je découvre que, de plus, le site propose même le visionnage intégral du « film »! je me dis : « Coca-Cola a produit un long-métrage pour enfants et l’offre en visionnage gratuit, trop malins, les pubeurs ! ».
Sauf que… Sauf qu’il s’agit en réalité d’un film de 7 minutes, l’histoire sans queue ni tête d’une famille d’ours polaires sur la banquise, produit par Ridley Scott (!) et qui n’a aucun mais alors aucun rapport avec quelque boisson que ce soit… Une âme charitable pourrait-elle m’expliquer ce que fait un court-métrage dans la rubrique B-A de longs-métrages d’Allociné et aussi quel est le rapport entre des ours polaires et une boisson gazeuse ?!
Devant tant de bêtise, de cynisme mercantile, j’ai décidé de ne plus boire de Coca pendant mes 100 prochaines années ! Les voilà bien punis, enfin je crois…
Mais ça ne m’empêche pas de vous souhaiter le meilleur pour 2013 !…
La veille de sa mort, un vieil homme qui avait été d’échec en échec sur le plan professionnel confia à ses proches :
" N’avoir jamais rien réussi dans un monde aussi pourri reste un formidable succès."
Illustration : "Vieil homme aux yeux baissés" par Karine LEMOINE