Comme une sublime coïncidence, la veille de l’ouverture de mon tout nouveau site lescript-jardinier.com (les timides qui n’y sont pas encore allés, pressez-vous, merci…), mon cher village de La Garenne-Colombes organisait à 200 m de chez moi - bien sûr que cette précision métrique est essentielle ! - son premier festival de courts-métrages intitulé sobrement " La Garenne Tout Court ".
Double coup de chance car ce festival a de plus l’excellente idée de se positionner sur un créneau particulièrement intéressant, celui des films français et européens dits " indépendants ", c’est à dire soutenus ni par le CNC ni par une chaîne de télévision. Je me retrouve tout à fait dans ce parti pris, notamment sur mon nouveau site où je prends en exemple Catherine Ringer et sa rage de créer. (Voir en bas de la page). Je pars aussi du constat simpliste mais assumé que les " moins aidés " sont les plus motivés, donc souvent les plus talentueux…
Et effectivement, nous avons vu de belles choses durant ces 4 projections, devant un public un peu clairsemé mais connaisseur…
Dans la sélection européenne, j’ai particulièrement été séduit par " 30 minutes par jour " du Belge Samuel Lampaert où le quotidien drolatique et burlesque d’un couple de vieux s’adonnant à la gym. Enorme coup de cœur pour le joliment symbolique, visuel et musical " Inertial love ", astucieuse fable en pixilation à propos de la vie amoureuse : J’ai toujours adoré les films sans parole donc rien d’étonnant à trouver ces deux films parmi mes coups de cœur du week-end…
" Kod coska " (" En bas dans la rue ") est un documentaire d’une quinzaine de minutes sur le quotidien de chômeurs et de retraités désoeuvrés dans un petit village de Serbie centrale : un condensé d’humour et de fraternité comme on en voit rarement. " Merry Christmas " de l’espagnol Pablo Palazon est une petite fable de Noël à l’humour noir réjouissant où l’improbable rencontre d’un quadra célibataire et d’un homard le soir de Noël…
" Oh my dog ! " écrit et réalisé par Chloé Alliez est un film issu de l’école supérieure belge d’animation de La Cambre, une petite merveille d’animation où un groupe de chiens réalise des prouesses parfaitement absurdes devant un public déchainé : Hilarant ! Réalisé au sein de la même école " Poste à pourvoir " est une mini série de 4 x 40 secondes qui a aussi recueilli un succès mérité : Aliouch Conchin, son auteur-réalisateur a un vrai talent au bout des doigts… Enfin, le film primé par le jury, " Sexo explicito ", est un dialogue savoureux et pour le moins cash entre un couple qui fait le point sur sa vie sexuelle : intéressant même si l’idée d’avoir laissé les clap en début et fin de film me laisse perplexe...
Du côté de la compétition française, " Ce qui me fait prendre le train " de Pierre Mazingarbe m’a bluffé en terme d'histoire et aussi de visuel : pour y aller à la truelle, on dirait un mélange exquis de David Lynch et de Michel Gondry, bref du très haut level ! Sur le coup, on reste un ébahi devant tant d’images étonnantes et aussi un peu déconcerté… Mais hanté par ses images incroyables, je me suis réveillé le lendemain avec une envie irrépressible de revoir ce film : pour info, il passe d’ailleurs dans quelques jours au festival de Pantin.
Récompensé par le " coup de cœur du festival ", " Des roses et des orties " de Pénélope-Rose Lévèque et du photographe Martin Bochatay est un joli road-movie réalisé par un jeune couple avec juste une voiture, une caméra et un fort désir de faire un film… Un film envoûtant et très réussi visuellement, bravo à ce couple charmant ! Volontairement un peu confus mais tout à fait intriguant, j’ai retenu aussi " Le dernier homme " d'Axel Courtière, un film d’anticipation où, comme son titre l’indique, les hommes ont du souci à se faire dans un monde où la gente féminine a pris le pouvoir. " Moi ", délire à la "Bref" sur les ravages de Facebook, en deux minutes même pas, va à l’essentiel et nous fait franchement rire...
Gros coup de cœur pour " Pandémie " de Mathieu Naert, une fable surréaliste sur le chômage qui nous touche avec un acteur principal remarquable, Christophe Kourotchkine. Autre acteur en vue, Denis Menochet et aussi Elodie Navarre dans la jolie comédie romantique urbaine " T'étais où quand Michael Jackson est mort ? " de Jean-Baptiste Pouilloux. Doublement primé pour le jeu de son acteur et par le public, l’excellent et l'imprononçable " Prktrnic " de Julien Patry, nous présente un brillant compositeur des plus prolixe qui nous livre ses secrets en matière de création musicale à tendance charcutière…
Côté sélection des films d’animation, j’ai retenu le trépidant western " Cactus & Sac à Puces ", l'émouvant " Jean-Claude " d'Isabelle Duval, l'histoire d'un petit cochon complexé par ses poils, ses grandes oreilles et ses trois yeux, un scénario donc sur le thème de la différence mais jamais gnangnan. Enfin, avec son superbe " Pasta Ya ! " (ci-dessus), Laurent Pouvaret nous propose un très joli conte sur le thème de chevaliers obligés de combattre un féroce dragon.
C’était donc mes chouchous parmi la quarantaine de films projetés, bref une sélection de qualité : longue vie à La Garenne Tout Court et à l’année prochaine !
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.